Maribel Mas
12 5/8 x 12 5/8 in.
Maribel Mas, née en 1967 à Caracas, est une artiste graphique
spécialisée dans la lithographie. Son travail explore les
"interférences" qui émergent de la rencontre aléatoire de lignes dans
ses dessins, influencées par la musique minimaliste de Steve Reich. Elle
utilise des matériaux simples comme le papier et l'encre, et collabore
avec des artisans japonais pour travailler avec du papier fait à la
main.
Dans le travail de Maribel Mas, le papier joue un rôle
essentiel bien au-delà de sa fonction habituelle de support. Elle
considère le papier comme un élément actif dans la création de ses
œuvres. Ce processus repose sur une compréhension approfondie des
caractéristiques uniques de chaque type de papier qu'elle utilise.
Plutôt que de se tourner vers des matériaux industriels et standardisés,
Maribel privilégie des papiers fabriqués à la main, riches en textures
et en imperfections naturelles, ce qui confère à ses créations une
dimension organique et unique.
Pour parvenir à cela, elle a
collaboré étroitement avec des maîtres artisans à Aoya, au Japon, où le
papier est fabriqué selon des méthodes traditionnelles à partir des
fibres de plantes locales telles que le ganpi, le mitsumata et le kouzo.
Ces plantes, utilisées depuis des siècles dans la fabrication du papier
japonais (washi), offrent des qualités particulières : finesse,
résistance et souplesse. Ces propriétés permettent à Mas d'explorer les
interactions entre les lignes tracées et le papier lui-même, créant des
œuvres où le support n'est plus simplement passif, mais interagit
activement avec l'encre et les formes.
Grâce à cette approche
artisanale, le papier dans ses œuvres devient une véritable matière
vivante qui influence l'évolution du dessin. Ce choix d'utiliser du
papier non industrialisé et non standardisé reflète une volonté de
valoriser l'authenticité et la singularité de chaque création, rendant
chaque œuvre véritablement unique, marquée par les variations subtiles
du papier lui-même.
Elle expérimente la répétition des lignes
comme élément constructif dans son œuvre, souvent sans croquis
préalables, permettant une réflexion sur la multiplicité et l'éphémère.
Depuis 2005, elle a fondé l'atelier de gravure Taller Esquina à
Barcelone et a exposé ses œuvres dans plusieurs villes internationales,
dont Leipzig, où elle vit depuis 2014.