La peinture, Rurik la vit depuis toujours. Sa jeunesse, il la passe dans l’atelier de son père Pierre Dmitrienko. De cette enfance baignée d’une atmosphère artistique, il choisira lui aussi...
La peinture, Rurik la vit depuis toujours. Sa jeunesse, il la passe dans l’atelier de son père Pierre Dmitrienko. De cette enfance baignée d’une atmosphère artistique, il choisira lui aussi de se confronter à la couleur et c’est à 17 ans qu’il entre aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de César. Rapidement, Rurik va se poser sur la peinture abstraite d’après-guerre de Miro à Tàpies de Clifford Still à Franz Kline. La couleur noire va dorénavant le lier à ses pères spirituels, il l’utilise comme forme et comme signe d’expression. « Peindre seulement peindre » est son souhait. Pour lui l’acte de peindre n’est pas la transposition sur la toile d’une image de l’esprit, c’est avant tout une action. Rurik aborde la toile vierge, tient à la main le matériau qui va lui servir à modifier cet autre matériau placé devant lui. L’image est donc le résultat de cette rencontre et réside dans la nature de l’acte qui s’accomplit dans cette arène rectangulaire. Il glisse la peinture sur la toile, rythme ses couleurs par ce noir profond qu’il pose en bandes épaisses comme accrochées et déroulées sur la toile. Captivé par la puissance des sculptures ou paintsticks de Richard Serra, Rurik joue avec ces masses sombres afin de donner une tension toute palpable à ses œuvres. Cette action de peindre est bien sûr un acte inséparable de sa biographie, pour lui l’acte de création d’un tableau est un « moment », qui exprime la complexité émotionnelle de la vie.
Propos de l’artiste : « Quand j’étais plus jeune (vraiment plus jeune 5-6 ans) je dessinais des Cow-Boys, des pirates, des batailles, j’imaginais les histoires, les dialogues de mes personnages. C’était comme un grand film sur du papier. Depuis ce temps-là, je ne dessine plus de cow-boys, mais des espaces, solides, vides, opaques, transparents et les relations qu’ils peuvent entretenir entre eux. Au fond, rien n’a changé j’ai juste remplacé une écriture esthétique par une autre, je me raconte toujours un film avec des dialogues, des acteurs et des décors. »