Artiste important de l'avant-garde roumaine, Victor Brauner s'est attaché à promouvoir les mouvements dadaïste et surréaliste notamment au travers de revues artistiques telles que 75HP ou UNU. En 1930, il voyage à Paris et se lie d'amitié avec Constantin Brancusi, Alberto Giacometti et Yves Tanguy. Ce dernier l'introduit auprès d'artistes rattachés de près ou de loin au surréalisme français ; Marcel Duchamp, Man Ray ou encore André Breton qui rédigea la préface du catalogue de la première exposition parisienne de Brauner en 1934 dans laquelle il souligne l'imagination débordante du peintre roumain.
Le public étant peu réceptif à son œuvre, Brauner retourne un an plus tard à Bucarest avant de retenter sa chance en France en 1938 où il s'installe dans le Sud puis en Suisse pour échapper à la guerre. Au court de cette période, Brauner réalise essentiellement des œuvres de petits formats. En 1945, il revient à Paris et participe en 1947 à l'Exposition Internationale du Surréalisme à la Galerie Maeght. Il y expose son fameux Loup-table ; une œuvre surréaliste qu'on a pu rapprocher à un ready-made.
En 1948, Brauner est exclu du cercle surréaliste et se consacre au dessin et à la peinture à l'encaustique. Son esthétique se caractérise alors par des formes plates et stylisées qui confèrent un côté abstrait à ses œuvres. Son œuvre peu appréciée du public à ses débuts va finalement connaître un succès certain dont témoignent l'exposition qui lui est consacrée en 1961 à la Galerie Bodley à New York et son élection en tant que représentant de la France à la Biennale de Venise en 1966.
En 2020, une rétrospective de ses œuvres lui est consacrée au Musée d'Art Moderne de Paris.