César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français né le 1er janvier 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort le 6 décembre 1998 à Paris.
Il fait partie du mouvement des Nouveaux réalistes, né en 1960. Il est également le créateur du trophée en bronze de la cérémonie des César du cinéma français et du trophée du concours de cuisine le Bocuse d'or, abandonné depuis au profit d'une statue du cuisinier.
Ses parents, Omer et Lelia Baldaccini, italiens d’origine toscane, tenaient un bar à Marseille où César est né, avec sa sœur jumelle Amandine, en 1921 dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai, au no 71 de la rue Loubon, dans le centre1. « Je suis fondamentalement un autodidacte absolu », dira-t-il2. À l'époque, il dessine et bricole des carrioles pour son petit frère avec des boîtes de conserve. Néanmoins, après avoir d'abord travaillé chez son père (il aide également un voisin charcutier pour un maigre salaire après avoir quitté l'école à 12 ans), il va suivre de 1935 à 1939 les cours de l'École supérieure des beaux-arts de Marseille ; en 1937, il obtient trois prix, en gravure, en dessin et en architecture3.
Non mobilisable pendant la guerre (il échappe également au STO), il vit d'arnaques avant de s'installer à Paris pour être admis, en 1943, à l'École nationale supérieure des beaux-arts avec Michel Guino, Albert Féraud, Daniel David et Philippe Hiquily, comme lui dans l’atelier de Marcel Gimond. En 1945, il retourne à Marseille pour épouser Maria Astruc, avec qui il monte un commerce (ils divorceront en 1959). Il revient en 1946 à Paris où il occupe un atelier dans un ancien bordel au 21 rue de l'Échaudé, dont les chambres, à la suite de la loi Marthe Richard, avaient été attribuées à des étudiants4. Il y rencontrera Émilenne Deschamps, qui deviendra par la suite une de ses égéries.
Devant l'impossibilité pour lui de travailler la pierre, en raison de son coût, il se tourne vers d'autres matériaux3. Dès 1947, il travaille le plâtre et le fer. En 1949, il est initié à la soudure à l'arc dans une menuiserie industrielle de Trans-en-Provence et utilise le plomb en feuilles repoussées et des fils de fer soudés. En 1951, il visite Pompéi et reste marqué par les moulages des corps des habitants pris dans la lave3. En 1952, il utilise des matériaux de récupération peu coûteux et réalise ses premières sculptures en ferrailles soudées : ses moyens sont alors toujours modestes. Ainsi, par manque d'argent et pour s'offrir du marbre, César va récupérer dans les décharges de ferraille les matériaux de ses premières sculptures : des tubes, des boulons, des vis qui deviennent des insectes ou se retrouvent dans les courbes puissantes de la Vénus de Villetaneuse (1962).
En 1954, il expose à la galerie Lucien Durand à Paris et obtient le prix « collabo » pour une sculpture intitulée Le Poisson5, réalisée à Villetaneuse, ville où il travaillera une douzaine d'années grâce à l'aide d'un industriel local, Léon Jacques6. Il acquiert la célébrité lorsque son œuvre est achetée 100 000 francs en 1955 par l'État pour le musée national d'art moderne7. La même année, il expose au Salon de mai. L'année suivante, le MNAM achète Chauve-souris de 1954 et le musée d'art moderne de la ville de Paris Le scorpion de 1955. À partir de 1954 (Torse, MOMA), il réalise également des sculptures en métal soudé, puis en bronze partiellement poli, de femmes plantureuses (Ginette, 1958, Victoire de Villetaneuse, 1965).
En 1956, il participe à la Biennale de Venise puis à la Biennale de São Paulo et à la Documenta II en 1959. En 1958, il signe un contrat avec la galerie parisienne Claude Bernard3. En 1961, il se rapproche de Marino di Teana et rejoint le groupe des Nouveaux réalistes, mouvement fondé par le critique d'art Pierre Restany8, comprenant notamment Arman, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps.
Lorsqu'il peut s'offrir en 1957 un atelier, rue Campagne-Première à Paris, il épouse Rosine Groult-Baldaccini (rencontrée aux Beaux-Arts en 19489) avec qui il a une fille, Anna, un an plus tard10. Il se met également à fréquenter le monde de la nuit3.
En 1968, il créera à la Manufacture nationale de Sèvres un Cendrier en porcelaine édité en 50 exemplaires. Réalisé en porcelaine à couverte nacrée semi-mat, il représente un moule en plâtre utilisé pour la production des pièces, et a été produit à partir d'un modèle original en aluminium.
En 1971, lors d'une première au Lido, il trouve plus médiatique que lui : Salvador Dalí, le maître de l'extravagance. Il débat la même année dans Italiques avec François Truffaut, Lucien Bodard et Asher Ben-Natan11.
En 1976, il est le créateur du trophée César du cinéma, récompense attribuée par les professionnels du cinéma français, pour laquelle il réalise une compression en bronze.
En 1984, César réalise son Hommage à Eiffel à Jouy-en-Josas, œuvre réalisée avec des fragments de la Tour Eiffel12 avec la coopération de ses assistants Jean-François Duffau et Christian Debout, et The Flying Frenchman pour la ville de Hong Kong.
Plaque 9 rue de Grenelle (7e arrondissement de Paris), où il vécut et où il est mort.
Homme à la fois simple et complexe, au franc-parler méridional, il cultive son image d'éternel artisan, de soudeur et surtout de grand créateur. Les dernières années de sa vie ont été très fastes. César multiplie les expositions : grande rétrospective au Jeu de Paume à Paris en 1997, rétrospectives à Malmö, Milan, São Paulo, Mexico. César termine sa carrière par une série de portraits et d'autoportraits, face à face marquant avec la mort.
Il partage les dix dernières années de sa vie avec Stéphanie Busuttil, qui gère aujourd'hui son œuvre et est la détentrice de son droit moral.